« Mes plus beaux dessins, c’est au téléphone que je les fais ». Cette boutade d’un artiste nous a donné l’idée de montrer les dessins des artistes au téléphone.
« Près des téléphones, on rit, on pleure, on espère, on s’ennuie, on invente, on est déçu, on attend l’appel de celle (ou de celui) que l’on désire, on redoute la mauvaise nouvelle, on se confie, on tente de séduire, on brise des amours.[…] Des dessins distraits, sans doute à demi involontaires… […] Au pays des « téléphone graffiti », des lignes se griffent ; des corps nus s’enchevêtrent, forment des labyrinthes de chair ; […] des serpents surgissent, inquiétants ; un squelette polychrome a pour tête un téléphone ; un œil géant contemple l’infini au centre d’une feuille blanche ; des lettres se transforment en figures géométriques ; les cornes d’un bélier se transforment en écouteurs ; un téléphone agite ses tentacules. Le plus souvent, chaque dessin de téléphone est une énigme. Il garde son secret… »
Gilbert Lascault
Laisser sa main errer sur le papier, tout en téléphonant… On pourra s’étonner de la maîtrise de ces dessins issus de l’inconscient où l’automatisme n’occulte pas la technique de l’artiste. V. Adami, J. Balmes, Ben, V. Bioules, Blek, J.-P. Chambas, R. Conte, L. Fanti, P. Favier, Franta, J. Gourmelin, D. Humair, M. Journiac, J. Kermarrec, P. Klasen, Y. Kokkos, J. Kolar, D. Laget, J. Le Parc, Ljuba, Z. Milshtein, M. Parre, E. Pignon-Ernest, L. Pons, G. Rousse, A. Saura, A. Segui, J. Socquet et V. Velickovic se sont prêtés au jeu.
Galerie Pierre Lescot, Paris, 5 juin-12 juillet 1985, avec la participation de Gilbert Lascault et Jacques Fremontier.